LE VILAIN PETIT CANARD **

L’affiche russe est plus belle que l’affiche française.
Un film d’animation de personnages en pâte à modeler.
Le premier long métrage de Garri Bardine est une merveilleuse opérette sur le thème du conte d’Andersen où les paroles des chansons et les dialogues sont sublimés par la musique de Tchaïkovski (Le Lac des cygnes). Le conte n’était pas assez long pour donner matière à la réalisation d’un film d’une heure trente et Garri Bardine a réussi, ingénieusement, à étoffer l’histoire pour construire un scénario qui se tienne. Ainsi, les épreuves rencontrées par notre jeune volatile rejeté sont autant d’étapes qui vont enrichir le final, très émouvant.
Les personnages particulièrement expressifs (parfois avec une légère marque de couteau ou de spatule sur la pâte à modeler) sont parfaitement réussis ainsi que les décors, les lumières, les images.
Ce film est un chef-d’oeuvre du cinéma d’animation.
M.G.
Vu au Majestic Bastille.
Attention ! Voilà encore une salle qui « n’annonce pas la couleur », c’est-à-dire celle du numérique. Le caissier lui-même fut incapable de me préciser comment était projeté le film. C’est tout à fait inacceptable de la part d’un cinéma qui se réclame d’un réseau de qualité comme l’Acid. La projection numérique dénature les merveilleuses images du film et, à 9 euros la place, on peut considérer qu’il s’agit d’une attitude méprisante pour les spectateurs et les créateurs.
Une salle à éviter.

Extrait de l’entretien accordé par Garri Bardine à ALLOCINE.COM :
Que pensez-vous de la 3D relief? Etes-vous tenté de réaliser un film en 3D relief?
G.B. : J’ai vu et aimé Là-haut, par exemple. Je comprends parfaitement les possibilités qu’offre l’ordinateur pour l’animation. Mais pour moi, ce n’est pas tant la forme qui m’intéresse, mais plutôt comment transcrire une idée pour le cinéma. Il y a des réalisateurs qui m’expliquent que, avec la 3D, on peut faire des panoramas comme ci, des profondeurs de champs comme ça. Mais ça ne signifie pas qu’il y ait une profondeur d’idée. C’est souvent vide. Ce que je sais en tout cas, c’est qu’on n’a pas encore fait le tour des possibilités de faire du cinéma. Par exemple, j’ai vu à Paris le film The Artist. Je suis sorti convaincu qu’un film en noir et blanc, sans parole, nous avait davantage transporté, ému, qu’un film en 3D. La question est de savoir comment on va raconter une histoire. Celle des moyens employés est moins importante. Je préfère le travail artisanal. Pour l’anecdote, nous avons fait des projections avec des enfants et l’un d’eux a dit : « on n’a pas l’habitude de voir des films comme ça, mais ça nous a beaucoup plu ! » Vis-à-vis des enfants, il faut vaincre la force de l’habitude.
Propos recueillis par Brigitte Baronnet à Paris, le 21 octobre 2011. Traduction assurée par Monique Gailhard.
http://www.allocine.fr/article/fichearticle_gen_carticle=18608294.html