Mort du cinéaste Claude Chabrol

Le grand cinéaste français Claude Chabrol est mort dimanche 12 septembre 2010 à l’âge de 80 ans. Auteur prolixe de plus de 80 films de cinéma et de télévision, récompensé par le Prix René Clair de l’Académie Française (2005) et le Grand Prix 2010 des auteurs-compositeurs dramatiques, Claude Chabrol était le maître incontesté du cinéma de mœurs de la bourgeoisie de province, excellant dans l’art de démystifier les scandales que l’on eut voulu étouffer autour d’un bon repas comme il appréciait, et qu’il filmait avec soin et gourmandise.
Critique de cinéma pour « Les Cahiers du cinéma » alors qu’il est à peine âgé de 30 ans, il signe le scénario et la réalisation du « Beau Serge » (1957) le film-culte de la Nouvelle Vague qui fait alors l’effet d’un boomerang. Tourné dans la Creuse (où il a passé son enfance durant la guerre), avec Gérard Blain, Bernadette Lafont et Jean-Claude Brialy, ce film est récompensé par le Prix du Meilleur réalisateur du Festival de Locarno (1958) et le Prix Jean Vigo (1959). Viennent alors « Les Cousins » (1959), « Les Bonnes Femmes » (1960) avec, pour héroïne, son épouse d’alors, la comédienne Stéphane Audran.
Parmi les films de Chabrol inspirés d’actualités criminelles, on retiendra « Landru » (1963) avec Charles Denner, « Violette Nozière » (1978) qui révéla le talent de l’actrice Isabelle Huppert devenue avec les années une des actrices-fétiches du réalisateur qui lui confiera les rôles-clés d’autres films dont « La Cérémonie » et « Madame Bovary ». Avec le délicieux « Poulet au vinaigre » et « L’Inspecteur Lavardin », Claude Chabrol se lance avec le succès dans le genre policier avec, pour interprète, Jean Poiret qui excelle dans le genre, suivis par une foison de films dont certains inégaux et considérés comme « médiocres» par le réalisateur.
Au-revoir, Monsieur Chabrol, votre talent nous fait défaut!
jga